Hôtel
Cet espace théâtral est inspiré d'une pièce de l'allemand Peter Weiss nommée L'Instruction, un oratorio en onze chants qui relate des événements tragiques d'Auschwitz. La forte matérialité des murs joue un rôle en ce sens. Ils sont lourds, noirs, marqués par des drames. Malgré leur apparence extérieure, l'impact de ceux-ci provoque un effet d'étouffement. Ils semblent bloquer tout espoir et toute liberté. Ils n'agissent pas comme protecteurs mais bien comme inhibiteurs. Ils portent leur propre ambivalence, balançant entre le drame intérieur et les événements extérieurs. L'espace relève d'une forme géométrique symboliquement rationnelle. Le rectangle ne réjouit pas l'être lié à une cosmogonie, mais le force à la réflexion. Situé au centre de l'espace, le spectateur se retrouve semblable aux animaux passifs, accolés à la vidéo. Cet encadrement incite à un repliement non pas sur les drames personnels, mais bien sur cette incroyable volonté de destruction de certains individus face à leurs congénères et face à la vie. Un extérieur-intérieur noirci par la bêtise, détruit par celui-là même qui crée les espaces.
La vidéo est au centre de l'événement, tant par son emplacement, sa présence que par son rôle d'information. Les images d'abattoir alternent avec des images d'archives. L'anachronisme des images provoque des associations surprenantes qui manifestent clairement des parallèles de situations. Elles permettent de bien définir le rôle du dindon, et de mettre en évidence le pouvoir de celui-ci face aux autres présences. Pourtant, le savoir est posé là, sous le représentant de l'information quotidienne. Cet appel à la connaissance et aux expériences passées demeure trop discret, inaccessible, écrasé, fermé.
L'amalgame des moyens d'expression de cette exposition explorés par Françoise Lavoie permet des associations d'idées tout en manifestant un vif désir de sensibilisation. Un rappel à ne pas se laisser aller à cette propension à la destruction, au contrôle et, in extremis, à la perte de contrôle. Les rôles ambigus des personnages, l’intime et le public. L’intériorité et l’extériorité. La mort et la vie. Ces différentes dualités figurent l’humain lui-même. Des paradoxes permettant de parler violence pour inciter au calme.
Louise Desaulniers, 1993
La vidéo est au centre de l'événement, tant par son emplacement, sa présence que par son rôle d'information. Les images d'abattoir alternent avec des images d'archives. L'anachronisme des images provoque des associations surprenantes qui manifestent clairement des parallèles de situations. Elles permettent de bien définir le rôle du dindon, et de mettre en évidence le pouvoir de celui-ci face aux autres présences. Pourtant, le savoir est posé là, sous le représentant de l'information quotidienne. Cet appel à la connaissance et aux expériences passées demeure trop discret, inaccessible, écrasé, fermé.
L'amalgame des moyens d'expression de cette exposition explorés par Françoise Lavoie permet des associations d'idées tout en manifestant un vif désir de sensibilisation. Un rappel à ne pas se laisser aller à cette propension à la destruction, au contrôle et, in extremis, à la perte de contrôle. Les rôles ambigus des personnages, l’intime et le public. L’intériorité et l’extériorité. La mort et la vie. Ces différentes dualités figurent l’humain lui-même. Des paradoxes permettant de parler violence pour inciter au calme.
Louise Desaulniers, 1993